Les « aspects de nous » à l’image des poupées russes
Guérison et illusion
Transmis par Joeliah le 10 - septembre - 2013
Par Simon Leclerc :
Salutations à tous.
Depuis quelque temps, je ressens l’envie de partager avec vous quelques expériences de guérison qui ont servi mon propre parcours évolutif, ainsi que ma pratique d’accompagnement individuel.
Pour moi, les deux sont étroitement liés, car mes propres prises de conscience nourrissent mon mouvement d’accompagnement, et l’inverse est aussi vrai.
Pour comprendre la guérison sous toutes ses formes (physique, émotionnelle et même situationnelle), il faut d’abord accepter l’idée que le corps physique soit le prolongement des dimensions subtiles, un peu comme la partie émergée d’un iceberg qui camoufle une portion invisible beaucoup plus importante sous la surface de la mer.
Le corps physique est la partie visible d’un tout interconnecté.
Même si nous n’avons pas conscience de ces autres dimensions de nous-mêmes, du moins pas complètement, elles influencent la vie sur terre et les prises de conscience que nous effectuons dans la matière.
Les « aspects de nous »
À l’image des poupées russes, il existe plusieurs « enveloppes » énergétiques qui entourent le corps physique.
Ce sont d’autres corps de lumière qui vibrent à des fréquences vibratoires qui leur sont propres.
Pour rencontrer ces différents « aspects de nous », il faut d’abord comprendre qu’ils fonctionnent via un autre état de conscience.
Leur parcours d’évolution est différent de celui de la conscience humaine. Ils ont leur propre cheminement pour ainsi dire, leur propre façon de voir la vie, sans être séparé du tout que nous représentons.
Les corps énergétiques qui influencent le plus l’équilibre du corps physique sont le corps mental et le corps émotionnel.
Pour le bien de ce propos, nous n’aborderons que ces trois corps, soit physique, mental et émotionnel, même s’il en existe plusieurs autres qui ont un impact important sur la vie dans la matière.
Mais ces autres corps sont moins influents lorsque le corps physique est en déséquilibre.
La guérison du corps physique et de la dimension incarnée débute donc d’abord par le rééquilibre des corps mental et émotionnel.
Concrètement, le corps mental agit au niveau de l’équilibre de la pensée, du cerveau.
Il emmagasine les conditionnements, les décrets (plus jamais de ceci, de cela), les mémoires (la dernière fois que j’ai essayé, j’ai échoué, donc si j’essaie de nouveau j’échouerai), les jugements, les croyances, etc.
Il est aussi responsable de laisser circuler l’inspiration, l’intuition et la créativité lorsqu’il est en équilibre.
De son côté, le corps émotionnel agit au niveau de la santé du corps physique et des différents organes.
Il se déséquilibre lorsqu’il emmagasine les émotions qui ne sont pas gérées par l’être incarné, comme la honte, la culpabilité ou la peur.
Un corps émotionnel en équilibre contribue à amplifier la manifestation et permet à l’être de vivre intensément sa vie.
Ces deux aspects réunis et en équilibre, soit les corps mental et émotionnel, permettent à un être de préserver sa vitalité dans son incarnation.
Lorsqu’ils « retiennent » les éléments qui ne sont pas gérés par la conscience incarnée, ils s’ankylosent.
Plus ils deviennent lourds, plus ils exercent une pression sur le corps physique afin que la conscience les aide à se dégager.
Des situations concrètes
À un moment, les corps mental et émotionnel finiront par créer des situations très concrètes dans la vie de l’être incarné afin de reproduire ce qu’ils portent en eux au niveau subtil.
Un être qui porte la honte revivra la honte, un être qui juge ses limites rencontrera des limites, etc.
Il en va de même pour les différents organes du corps qui s’associeront à certaines émotions.
Par exemple, un être qui juge « la barbarie des hommes » (via la médiatisation de la guerre par exemple) verra son niveau de testostérone diminuer, parce qu’il n’est pas en paix avec sa propre dimension masculine.
Son inconscient lui rappellera peut-être qu’à une autre époque, il était lui aussi impliqué dans les conflits armés et à partir d’un état de conscience plus élevé, il aura décidé de se couper de cette dimension « barbare » de lui-même.
À un certain niveau, s’il est un homme, il pourra même expérimenter des problématiques érectiles ou de fertilité.
J’ai aussi vu des femmes freiner leur fertilité parce qu’elles avaient jugé leur dimension maternelle, soit dans cette incarnation ou une autre.
Consciemment elles veulent un enfant, mais inconsciemment, elles craignent de reproduire une expérience passée qu’elles ont considérée « indigne de leur amour », comme par exemple, une incarnation où elles ont négligé leur progéniture. Inconsciemment, elles se disent qu’il est préférable de ne pas avoir d’enfant pour éviter de replonger dans l’expérience.
Certains y voient là « l’œuvre du mal » et cherchent à se défendre contre ces envahisseurs « extérieurs ».
Mais en vérité, il s’agit d’un processus de guérison naturel qui consiste à reconnaître la vie comme l’ultime Maître enseignant.
Les dimensions subtiles de notre être provoquent des situations dans notre quotidien pour stimuler notre évolution.
Elles reproduisent extérieurement, ou dans le corps physique, ce qui n’a pas été géré intérieurement, afin d’amener une résolution.
Nettoyer les mémoires
Il n’est pas nécessaire de visiter ses vies passées pour « nettoyer » ses mémoires.
Il suffit d’observer ce qui nous fait réagir et éveille des jugements vers l’extérieur.
Ces éléments sont porteurs de vérité sur nous-mêmes.
Ils nous indiquent ce qui, de nous, n’a pas été pacifié.
Personnellement, j’en apprends beaucoup sur les êtres en écoutant leurs jugements.
À travers eux, je comprends ce que l’être est invité à pacifier de lui-même.
L’ennui est que la plupart des gens tentent de se séparer de ce qui les fait réagir, au lieu de s’en servir pour avancer et mieux se découvrir.
Ils voudront changer d’emploi pour fuir un patron trop envahisseur, ils quitteront une relation avec un conjoint qui ne les reconnaitra pas, etc.
L’idée n’est pas non plus de demeurer passif et de « tendre l’autre joue ».
Mais dès qu’une décision est prise à partir d’une réaction, et non d’un appel, il y a lieu de se questionner sur ses fondements.
Car les risques de reproduire le scénario sont importants.
Avant de fuir une situation, il est fondamental que l’être se questionne sur ce qu’elle lui reflète de lui-même.
Une fois comprise et pacifiée, non seulement la situation se résoudra naturellement, mais la vie contribuera à faciliter une transition, si cette dernière est souhaitée.
Tout se fera dans la douceur et l’harmonie, parce que l’enseignement aura été intégré.
Au lieu d’agir dans la précipitation et l’urgence, l’être sera soutenu et inspiré dans sa transition.
Tout être sur la voie de la maîtrise voudra dépasser ce premier niveau de réaction, pour utiliser la vie comme un véritable Maître enseignant.
Ce faisant, nous apprenons à changer notre regard sur ce qui nous arrive, pour en assumer l’entière responsabilité.
Cette étape est le premier pas vers toutes les guérisons, car elle amène une prise de conscience qui nous rapproche de la maîtrise.
Nous réalisons alors que nous sommes liés à notre environnement, que nous ne fonctionnons pas en vase clos.
Bourreau et victime
Cette vision de la vie souligne l’importance de rééduquer les êtres sur le concept de bourreau et de victime, si largement implanté dans les consciences populaires.
Les victimes d’aujourd’hui étaient les bourreaux d’hier, et l’inverse est aussi vrai.
J’ai toujours ressenti que j’avais côtoyé le Maître Jésus lors de son incarnation 2000 ans passés.
Je croyais avoir été un de ses fidèles admirateurs, puisque mon lien avec lui est intense et amoureux.
Quand j’ai revisité l’une de mes vies antérieures, je me suis vu en soldat romain participant aux dernières scènes de sa vie, désireux « d’éteindre ce trop-plein d’amour » qui nous paraissait insupportable à cette époque.
Quand j’ai revisité cette incarnation, la honte ressentie était énorme et je n’osais pas la contempler.
J’ai plutôt cherché à « me racheter » pour compenser ce fardeau que je portais.
Un jour, j’ai reçu un message du Maître Jésus qui me disait qu’il avait fallu des êtres pour jouer tous les rôles de la scène finale pour qu’elle ait lieu.
Il m’expliquait que dans l’incarnation de cette époque, j’avais eu une enfance difficile alors que mon père m’avait éduqué à travers la violence.
De voir l’amour qui se dégageait de son regard était insupportable à mes yeux et il me fallait « le détruire ».
Quand j’ai contacté cette honte ressentie, j’ai ensuite eu accès au scénario plus global qui me permettait de comprendre mon propre cycle bourreau-victime.
Ce faisant, j’ai pu apporter un autre regard sur les « gestes posés ».
Sans les cautionner, j’ai compris qu’ils ont servi mon évolution.
Ils m’ont permis de comprendre la souffrance humaine et d’ouvrir mon cœur à la compassion, en débutant par celle envers moi.
Les expériences
Si je vous partage ceci, c’est que je constate que plusieurs personnes résistent à l’idée d’imaginer leur parcours parsemé de quelques expériences « moins nobles ».
Ils acceptent généralement l’idée de « pardonner aux autres », mais ils ne peuvent s’imaginer avoir agi comme « ces autres » dans un autre temps.
Au cours de ces centaines d’incarnations, j’ai compris que nous avons tout expérimenté, de la prostituée au tenancier, du voleur au volé, du violeur au violé, de l’abuseur à l’abusé, du tueur au tué.
Nous ne pouvons pas à la fois perdre le souvenir de qui nous sommes et nous comporter comme si nous ne l’avions jamais fait.
En ayant oublié nos origines, nous avons ouvert la porte aux expériences qui viendraient concrétiser cela en nous faisant agir comme si nous étions séparés les uns les autres, séparés de l’amour.
Ce concept de séparation n’est pas que théorique, il est associé à un vécu très concret.
Plusieurs personnes que je rencontre vivent un choc en apprenant certaines expériences passées.
Mais ils constatent en même temps qu’ils sont coincés dans leur vie actuelle, limités par une perte de pouvoir dont ils ne comprennent pas la source.
Ils souhaitent avancer, mais ne se le permettent pas.
Pourquoi?
Parce qu’ils croient ne pas y avoir droit, ne pas le mériter.
Leurs mémoires inconscientes leur disent qu’ils n’ont pas suffisamment « payé » la dette karmique accumulée, et ainsi, ils sabotent leurs grands idéaux.
Au cours de ma pratique d’accompagnement, j’ai vu des gens me présenter une dimension très petite et impuissante d’eux-mêmes, victimes des autres et de leur environnement.
En me connectant à leurs vies passées, j’ai été étonné du contraste qu’on me présentait.
Je les voyais tout puissants, souvent présentés dans des uniformes guerriers, convaincus alors que la vérité consistait à dominer le monde et les autres autour.
Une fois retournés à leur lumière, ils ont eu peur de leur pouvoir, craignant de mal l’utiliser de nouveau.
Par la suite, ils préfèreront inconsciemment être victimes, pour s’éviter le risque de mal utiliser leur potentiel créateur.
Et que rencontrent-ils?
Des êtres de pouvoir autour d’eux qui les dominent et envers lesquels ils réagissent.
En des termes très concrets, nous dirons qu’ils jugent à l’extérieur ce qui, d’eux, cherche leur lumière.
Je le répète, il n’est pas nécessaire de visiter ses vies passées pour transformer une situation.
Il suffit de se présenter en créateur responsable et d’observer ce que la vie nous montre.
Dans l’exemple cité précédemment, en s’observant réagir aux « bourreaux » extérieurs, l’être est invité à prendre un certain recul pour comprendre qu’à travers eux, la vie lui présente un aspect de lui-même qu’il n’a pas pacifié.
Il pourra alors soit se camper davantage sur ses positions et même rejoindre une association qui protège les victimes (ce que plusieurs font), ou dépasser son inconfort et embrasser totalement sa propre dimension « bourreau » pour la réintégrer en lui.
Les illusions
Tout comme la dimension incarnée, l’Âme humaine a aussi ses propres illusions.
Je parle ici de la partie de nous qui se souvient de toutes ses incarnations passées, et non du principe féminin qui s’associe au principe masculin (duo Âme-Esprit) et qui représente ce que nous sommes dans notre forme absolue (voir autre texte sur le sujet).
Et l’une de ces principales illusions est associée au concept d’endettement karmique.
Nous avons déjà vu ensemble que le karma est créé par une fermeture à l’amour (voir Le karma et les mémoires cellulaires), et non par l’expérience vécue en tant que telle (ni par un dieu punisseur qui souhaite nous voir payer pour notre inexpérience).
En d’autres termes, le geste posé, peu importe ce qu’il est, n’engendre pas le karma.
C’est la honte ressentie qui en est à l’origine.
Le concept de « punition cosmique » associé au karma est lié au fait que l’Âme humaine s’imagine que pour pacifier une expérience vécue qui engendre de la culpabilité, elle doit expérimenter ce qu’elle a fait vivre à l’autre.
Elle se dit qu’ainsi, elle ne le fera plus, car elle comprendra la souffrance qu’elle a créée.
Dès qu’un Être élève son regard sur un geste posé, peu importe ce qu’il est, il s’ouvre à l’amour, cette énergie inconditionnelle qui nourrit et enveloppe toutes les formes de vie.
L’amour est porteur de paix et d’apprentissages, et il permet à l’être de comprendre les limites qu’il rencontrait lorsqu’il a posé son geste. Il sait que son état d’esprit était limité à ce moment et il comprend aussi ce que l’autre a vécu, sans avoir besoin d’en faire l’expérience.
Le problème est que souvent, à partir de ce regard plus vaste, l’être jugera le geste qu’il a posé lorsque sa conscience était limitée et il n’arrivera pas à se pardonner.
Il agira alors en tortionnaire envers lui-même, s’imposant un parcours karmique qui se déclenchera dans ses prochaines incarnations.
J’aime bien rappeler aux êtres que le Maître Ramtha a ascensionné dans la même incarnation qu’il a été un guerrier vengeur (lire Le Livre Blanc, de Ramtha).
Il a traversé plusieurs étapes évolutives pour comprendre et s’ouvrir réellement à l’amour, et ce dans une seule et même incarnation (il n’en a eu qu’une seule).
Il est la preuve vivante que le karma n’est pas une loi universelle.
Il est engendré par la honte.
L’apprentissage
Imaginez que vous faites partie d’une troupe de théâtre et que vous préparez un spectacle depuis maintenant quelques mois.
Vous arrivez à votre but, la première du spectacle aura lieu très bientôt.
À un moment, vous constatez que vous aurez besoin d’environ 10 représentations pour bien roder votre spectacle.
Selon ces observations, c’est à partir de la 11e représentation que la pièce de théâtre sera parfaite.
Vous dites alors à vos amis de ne venir qu’à ce moment, afin de leur éviter les déceptions.
Sachant cela, une idée de génie vous vient à l’esprit.
Pourquoi ne pas simplement annuler les 10 premières représentations?
De toute manière, elles seront imparfaites, alors pourquoi les présenter?
Commençons à la 11e et oublions le rodage.
Ainsi, il n’y aura plus aucun faux pas, aucune erreur de parcours, tout sera impeccable…
Cette analogie incongrue représente l’image idyllique que plusieurs entretiennent envers leurs vies passées.
Certains me disent: « mais n’ai-je été qu’un personnage sombre dans mes vies passées »?
La réponse est assurément non.
Mais ce ne sont que les personnages sombres que les êtres décident de priver de leur amour, sous prétexte qu’ils n’en sont pas dignes.
Sur environ 650 incarnations, j’ai peut-être eu cinq expériences où mon état de séparation m’a amené à poser des gestes que je considèrerais aujourd’hui comme archaïques et répréhensifs, ce qui correspond à moins d’un pour cent.