émotions
Être trop angoissé, un signe d'intelligence supérieure
La sélection naturelle aurait conduit à conserver les humains les plus anxieux car ce sont ceux qui, du fait de leurs craintes excessives, ont le mieux anticipé le danger et ont pu s'en protéger.
Le fait d'être angoissé pourrait être un trait constitutif de l'être humain. Ainsi, des chercheurs américains d'un groupe pluridisciplinaire (université de Columbia, Institut américain de la santé, laboratoire pharmaceutique GSK) estiment que l'angoisse excessive qui frappe parfois certains de nos semblables aurait coévolué avec l'intelligence humaine.
Ce que l'on décrit habituellement comme une souffrance, à savoir l'anxiété, serait en fait un trait bénéfique pour l'espèce humaine, soulignent les auteurs, dont les résultats ont été publiés le 12 avril dans la revueFrontiers in Evolutionary Neurosciences.
Pour aboutir à cette conclusion, ils ont mis en évidence une corrélation chez certaines personnes entre un niveau d'angoisse excessif et des tests de quotient intellectuel très élevés.
«Alors que les craintes exagérées sont considérées comme un signe de personnalité négatif, au contraire de l'intelligence, qui est jugée positivement, l'angoisse aurait permis à notre espèce au long de son histoire d'éviter des situations dangereuses, écrivent les auteurs.
Elle lui aurait permis de ne pas prendre de risques, et de survivre dans certains cas.»
Stratégie de survie
En clair, la sélection naturelle a conservé les humains les plus anxieux, ceux qui, du fait de leurs craintes excessives, ont été amenés à anticiper le danger et à mettre en œuvre des stratégies sophistiquées pour s'en prémunir.
Dans leur étude, les chercheurs se sont intéressés à 26 personnes souffrant d'un syndrome d'anxiété généralisée et les ont comparées à 18 volontaires sains.
Tous ont subi des tests de mesure de l'intelligence.
Dans le premier groupe, les plus anxieux étaient aussi ceux qui avaient les résultats les plus performants lors des tests d'intelligence.