Au secours, à l'aide, merci
Dieu, aide-moi.
Viens vite à mon secours
« agis vite en ma faveur ! »
« Osons crier à Dieu, lui dire ce que nous portons en nous ! »
Psaume 70
Du chef de chœur. De David. En évocation.
O Dieu, délivre-moi !Seigneur, viens vite à mon secours !
Qu’ils aient honte et rougissent,ceux qui en veulent à ma vie !
Qu’ils reculent et soient confus,ceux qui désirent mon malheur !
Que, pris de honte, ils s’en retournent,ceux qui disent : « Ah ! ah ! »
Que tous ceux qui te cherchent trouvent en toi leur gaieté et leur joie !
Que ceux qui aiment ton salut disent constamment : Dieu est grand !
Moi, je suis pauvre et déshérité :ô Dieu, agis vite en ma faveur !
Tu es mon secours et mon libérateur :Seigneur, ne tarde pas !
Voici une des prières bibliques les plus simples qui soient.
La tradition l’attribue au roi David qui vivait il y a 3000 ans.
Son message : Dieu, aide-moi.
Voila tout. C’est donc très basique, primaire même.
La personne qui fait une telle prière montre pourtant qu’elle possède le minimum absolu pour recevoir la foi : le désir de Dieu.
Elle sait que son secours ne dépend pas d’elle, mais de Dieu.
C’est une certitude qui échappe à bien des maîtres penseurs de notre temps.
Capables d’écrire des méditations sophistiquées, philosophiquement stimulantes, faisant croire même à leur propre humilité, ils oublient cette caractéristique fondamentale de Dieu :
Il vit, Il entend ce que nous Lui disons et Il agit selon Son vouloir.
Quant à la demande précise « agis vite en ma faveur ! »
on peut discuter de l’opportunité de la formule.
Cela peut paraître égoïste. Choquant pour certains.
Or, Dieu peut intervenir en notre faveur. Il peut même accomplir des miracles.
Mais Il n’est le distributeur automatique de personne.
Sinon, le christianisme relèverait de la magie.
L’auteur de ce psaume fait probablement preuve d’une certaine myopie.
Il pense essentiellement à lui-même.
Il semble encerclé, menacé ou en tout cas très contrarié par des ennemis.
Cela pourrait évoquer la persécution qui s’est abattue sur les Juifs et sur les chrétiens.
Mais contrairement à l’enseignement de Dieu, accentué ensuite par Jésus, l’auteur ne demande pas la bénédiction pour ses persécuteurs et de ses ennemis.
Il demande que les méchants aient honte de leur comportement.
Pour être plus chrétiennement « correcte », il aurait fallu souhaiter plutôt la repentance.
Mais l’auteur « David » est un être humain.
Puis, on peut quand même noter cette demande plus « positive » et bienveillante :
« Que tous ceux qui te cherchent trouvent en toi leur gaieté et leur joie ! »
Encore faut-il vraiment chercher Dieu dans la vie !
Un des enseignements les plus importants de ce psaume pour nous aujourd’hui, ne réside-t-il pas tout simplement dans le fait que le psalmiste ose appeler au secours ?
Combien d’entre nous, lorsque nous sommes dans le désespoir,
osons demander de l’aide à Dieu ?
Combien d’entre nous avons suffisamment d’humilité pour reconnaître que nous avons besoin d’aide ?
Par on ne sait quel mécanisme pervers, le fait même de prier pour que Dieu, le Grand Consolateur, intervienne pour nous aider dans notre situation humaine et particulière, suscite chez certaines personnes une crainte d’être trop préoccupé par ses propres soucis égoïstes.
Mais il n’y a rien de plus biblique et de plus sain(t) que de faire une prière simple d’aide directe, adressée à Dieu.
Conseils de lecture« La prière simple est la forme de prière la plus répandue dans la Bible »,
écrit le théologien américain Richard Foster dans le premier chapitre de son livre La Prière (1).
L’auteur réfute catégoriquement l’idée selon laquelle les détails de notre vie ne seraient pas faits pour la prière.
Par exemple, nous dit-il, on nous a peut-être appris que la prière est activité sublime située hors de ce monde, et que dans la prière on parle à Dieu de Dieu.
On a alors tendance à considérer ses expériences comme des distractions et des intrusions dans ce que devrait être la prière.
Il s’agit là d’une spiritualité éthérée et désincarnée.
Et nous, nous adorons un Dieu qui est né dans une étable qui sentait, qui a arpenté cette terre dans le sang, la sueur et les larmes, mais qui a néanmoins vécu dans une perpétuelle sensibilité aux instructions célestes.
Et si toutefois on se pose la question sur ce que serait « la prière convenable » en l’occurrence ne plus être soi-même le centre de la prière il faut savoir que la communication même avec Dieu nous conduira à Le rencontrer.
Et c’est alors, explique Foster, que « Dieu passe de la périphérie de notre expérience de prière à son centre. Il se produit une conversion du cœur, une transformation de l’esprit. »
Mais rien n’est possible si on évite de dire ce qu’on a sur le cœur.
Nous vous recommandons le livre de Richard Foster.
Nous le trouvons infiniment plus intéressant et pertinent que tous ces « guides de prière » qui sortent par dizaines chaque année en France et qui ont été rédigés par des « experts » et des théologiens « autorisés », par l’Eglise catholique ou autre.
Ce n’est pas parce que ce sont des « experts » ou des théologiens qui les ont écrits, bien au contraire (Foster lui-même en est un), mais parce que, en France, ils ont une fâcheuse tendance à s’adresser à d’autres experts et à vouloir être dans le théologiquement correct.
Quand on prie, on ne fait pas de la théologie
.Nous vous recommandons par ailleurs, bien entendu, une lecture régulière du Guide, une aide de lecture biblique pour adultes proposée par La Ligue pour la Lecture de la Bible, une association membre de la Fédération protestante de France.
Le jour où nous avons rédigé cet article, le 17 août 2009, le thème était justement le Psaume 70.
L’article, écrit par un couple de pasteurs, Elie et Hélène Goldschmidt, se termine ainsi :
« Osons crier à Dieu, lui dire ce que nous portons en nous ! »
HL1. Editions Vida pour la traduction française (1995).
Le titre original est Prayer (Hodder and Stoughton, Londres, 1992).
Cet article a été mis en ligne le 17 août 2009.
http://www.dieu-et-moi.com/thematiques/spiritualite/prieres/161-psaume-70-l-dieu-aide-moi-r.html