JARDIN
Des canards pour sauver la production de riz
Ces mulards, race de canards que l’on engraisse pour le foie gras , mangent beaucoup d’herbes et ne volent pas.
Même un désherbant peut avoir des palmes.
En petite Camargue, deux cent cinquante palmipèdes s’ébattent dans un joyeux clapotis au milieu de la rizière de Bernard Poujol, baignée de soleil.
Les canards se nourrissent de vers et d’insectes.
Palmes et bec éternellement en action, ils oxygènent l’eau et remuent la terre en pataugeant.
Leurs déjections servent d’engrais.
Ils sont surtout une alternative crédible aux pesticides, en arrachant les mauvaises herbes qui étouffent la rizière.
D’autant que pour des raisons mystérieuses, ils ne touchent pas au riz.
L’utilité de ces volatiles va donc au-delà de celles des moutons qui broutent l’herbe dans les vignobles, comme par exemple à Listel.
Jean-Claude Mouret, de l’Inra "
C’est un vrai défi pour un producteur bio.
Passée la première année, à cause des mauvaises herbes, si on ne fait rien, la production est catastrophique", explique Bernard Poujol qui utilisera cette année 1 500 palmipèdes sur 15 hectares.
Les 32 riziculteurs bio de Camargue exploitant 1 000 hectares sont très intéressés.
La Camargue compte 200 riziculteurs et 21 000 hectares de production. Celle de Bernard Poujol (100 tonnes par an) sera dans les rayons cette année frappée de la marque Jardin Bio à 4 € le kilo.
Plus cher que le riz aidé de la chimie, "mais c’est sain et ça répond à la demande des consommateurs".
"Cette initiative est remarquable"
Ces mulards, race de canards que l’on engraisse pour le foie gras , mangent beaucoup d’herbes et ne volent pas.
Ils sont protégés des renards par une clôture électrique.
Bertrand Poujol est le premier en Europe à expérimenter avec succès cette invention japonaise (1).
En Camargue, on sème le riz ;
au Japon, où on le cultive dans de micro-exploitations, il est repiqué.
Bertrand Poujol a donc dû adapter la technique pour pouvoir cultiver ses 45 hectares.
Il met la terre au repos durant trois ans.
Il y plante de la luzerne et du foin qui sont broutés par 400 moutons, autant de brebis, 650 agneaux et 15 vaches !
Il dispose en complément de 45 hectares de prairies pour ces animaux qu’il revend ensuite.
Restaurants et Amap s’arrachent ces animaux élevés en plein air.
"Les rizières souffrent de mauvaises herbes connues (panisse et le triangle) mais aussi du riz sauvage (crodo) très difficile à éradiquer avec des produits chimiques, car ceux-ci tuent aussi le bon riz", confie Jean-Claude Mouret, de l’Inra Montpellier qui a validé la technique.
"L’initiative est remarquable.
C’est une référence en terme d’autonomie et de démarche globalisée et réfléchie." Bernard Poujol complète :
"Ce n’est pas du bio de baba cool. Mais une nouvelle agriculture qui invente son itinéraire."
Grâce aux canards, il a franchi le seuil de rentabilité de 3,5 tonnes/an en bio contre cinq tonnes en conventionnel.
Même si la nature fait bien les choses, le riziculteur compte améliorer la production en binant les grosses racines qui résistent aux volatiles.
http://www.midilibre.fr/2012/01/16/quand-le-canard-vole-au-secours-du-riz-bio,444298.php
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20 novembre 2013
Il ne manque plus que les poissons et les escargots !!!
Charlotte J.
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